Voici comment l’humanité, après avoir sacralisé le
pain - nourriture du règne végétal symbolisant l’abondance terrestre et
spirituelle -, en est venu à vénérer la chair (animale), semblable
à l’homme.
J’essaie de comprendre ce changement !
J’aimerais aussi faire comprendre et réaliser, à ceux qui le
veulent bien, ce changement ; car même si l’homme
(« occidental ») ne sacralise pas la « viande » il
la mange (ou en « consomme ») avec un plaisir inquiétant.
Assaillis et angoissés par un train de vie dépassant leurs revenus,
je vois une foule, pressée de gagner beaucoup d’argent, pour, ensuite,
le dépenser avec frénésie dans des produits sans cesse renouvelés,
changés. Une fuite en avant de la population ne réagissant plus face
aux échéances de dettes qui se rapprochent et qui s’accumulent. Ce
système envahissant rassure la plupart en leur donnant une impression
de liberté, compromettant, cloisonnant et divisant les uns et les
autres pour laisser libre cours à nos « marchands »
manipulateurs.
Des aliments morts et sans énergie et, en majorité des animaux,
abusivement élevés et cruellement massacrés à la chaîne et sans respect
pour leur vie.
Voici donc un arrêt sur notre temps et sur l’histoire de notre humanité connue !
Cette idée, ce carnage, me préoccupe car maintenant le devenir de notre planète est en jeu.
La chair pourrait nous perdre si nous continuons à en manger et à faire souffrir autant d’animaux.
Les drogues insidieusement ingurgitées à longueur de journée et de
génération par une nourriture stérilisée font de nous des moutons de
Panurge. Nous voilà tributaires d’habitudes alimentaires faussement
édulcorée et nous conduisant à de graves dégénérescences.
Notre "culture" augmentant nos revenus financiers et la
possibilité du choix (jamais atteinte jusqu’à aujourd’hui) suit la
cadence. Nous voilà pris au piège d’une nécessité de consommer des
produits chers, soi-disant rares, et trop raffinés, épurés,
vidés !
Stérilisation des corps et des esprits.
Il n’y a qu’à voir les pathologies humaines massives qui ont fait
leur apparition au siècle dernier, début de "l’agrochimie" !
Il nous faut sortir de ce cycle (de ce siècle) de passivité en
refusant l’abondance d’une nourriture de mauvaise qualité. La chair
« c’est la matière » et nous consommons trop de cette chair
qui alourdit notre esprit.
Le partage, au niveau mondial, de ces richesses sera ainsi plus
équitable au niveau de la planète et évitera à court terme de créer des
situations de révoltes des peuples affamés par notre arrogante
puissance.
Nous devons changer nos habitudes alimentaires (beaucoup plus de
végétaux, cuissons douces, respect de l’aliment, des saisons de
production, variété des plats) et ainsi nous pourrions obtenir un
certain équilibre physique et spirituel, une harmonie entre corps et
esprit. Utopie ?
Le développement personnel est un facteur important pour
l’individu mais il lui faut devenir lucide et pour cela on doit
réveiller les consciences engluées dans le superflu. Aujourd’hui nous
pouvons sortir de notre léthargie. Nous avons les moyens d’aller vers
des chemins élevant nos esprits, mais il faut faire de gros efforts car
la société dans laquelle nous vivons ne facilite pas ce développement.
Notre civilisation dite « occidentale » se complait dans un
confort matérialiste aujourd’hui outrancier et égoïste par rapport à la
misère qui existe. Mais le problème est aussi le fait de nos dirigeants
politiques et aussi religieux qui se laissent influencer par leurs
dictats financiers.
Nous sommes affranchis d’une certaine connaissance, ayant acquis un
certain savoir, élaboré et maîtrisé des techniques, l’homme
d’aujourd’hui veut égaler ce qu’il croit être son créateur : Dieu.
La "prolétarisation" de la chair animale a amorcé sa vulgarisation
à l’approche de l’ère industrielle. Une course folle entraîne notre
humanité dans une aventure suicidaire : le recul de la mort coûte
que coûte.
L’homme moderne refait ou croit refaire des gestes sacrés.
La viande et tout ce qu’entraîne sa production est synonyme de
progrès social et moderne. Le pain, aliment mythique pendant de
nombreux siècles est relégué au rang de nourriture désuète. La chair
est devenue l’emblème du monde "civilisé" ; nourriture sacrée
qu’il faut respecter en tant que support à la performance
intellectuelle ou au facteur de réussite sociale.
C’est un crime collectif que de laisser faire de telles pratiques,
c’est un crime collectif que de tuer autant d’animaux sans que la
collectivité ne puisse réagir.
Des "lobbies" sont nés de l’industrie, une industrie au service de la
rentabilité financière.
Aujourd’hui le pouvoir du pain, du grain et de tout ce qu’il a
entraîné de contraintes ou de plaisir, s’estompe et se liquéfie dans
une société que l’on essaie de lénifier au maximum pour mieux contrôler
les minorités en rébellion. Il nous faut éviter la fatalité et prendre
conscience que la crise financière, qui est due au défaut des
marchands, devrait être un moyen pour sortir d’un certain consumérisme
voulu par les différents pouvoirs influents et influençant la conduite
de la société. Les gouvernants, les religieux, les scientifiques sont
dirigés, soumis au bon vouloir des financiers. Notre société est une
société de barbares et de sauvages sans mesure. Aucune civilisation
connue n’a agi de la sorte, jamais on a élevé, torturé, mal traité
autant d’animaux que dans notre siècle. Et personne n’a le droit
d’intervenir dans les élevages et les abattoirs pour arrêter ce
massacre.
Manger moins de viande doit devenir une
priorité. D’une part on cesserait d’affamer une grande partie de
l’humanité pour produire "notre" viande, et d’autre part il faudrait
changer notre mentalité de société de nantis par une éducation
appropriée.
"Le végétarisme, par son action purement physique
sur la nature humaine influerait de façon très bénéfique sur la
destinée de l’humanité" a dit Albert Einstein !
La compassion entraîne l’amour du prochain, utopie inscrite dans les gênes du genre humain.
Claude
Servanton enseigne la cuisine depuis plus de 15 ans. Auparavant
restaurateur, son dernier restaurant proposait de la cuisine
végétarienne. Ce qui l’a amené à une réflexion philosophique et
humaniste sur le comportement humain et son mode de nourriture. Révolté
par des intérêts financiers qui passent avant ceux de la santé ruinant
dans la nature les êtres humains et saccageant la flore et la faune. Il
a cherché la cause de ce désastre. Il s’est intéressé aux méthodes agro
biologiques et Bio dynamiques : c’est-à-dire respect de
l’environnement, attention particulière pour les animaux d’élevage, vie
proche de la nature, des gens, amenant à un équilibre spirituel
harmonieux, refus total de toute hypocrisie et mensonge.
A lire : Arrêtons d’être carnivores ! 16.90€ Editions Alphée